Un deuxième homme, rapidement interpellé vendredi après-midi près de Bastille après avoir été aperçu en train de discuter avec le principal suspect, a été mis hors de cause. Sept personnes sont toujours en garde à vue.
www.lemonde.fr
Deux blessés dans une attaque à l’arme blanche près des anciens locaux de « Charlie Hebdo » à Paris, le suspect principal interpellé
Le Parquet national antiterroriste a été saisi, et une enquête a été ouverte pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».
Le Monde avec AFP et Reuters Publié aujourd’hui à 12h45, mis à jour à 21h12
Temps de Lecture 5 min.
Boulevard Richard-Lenoir, à Paris, le 25 septembre. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Une attaque à l’arme blanche a fait deux blessés, vendredi 25 septembre à Paris, près des anciens locaux de
Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement, et le suspect principal a été interpellé par la police. Le Parquet national antiterroriste a été saisi d’une enquête pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste », confiée à la brigade criminelle et à la direction générale de la sécurité intérieure.
Invité au journal de 20 heures, sur France 2, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a estimé qu’il s’agissait
« manifestement [d’un]
acte de terrorisme islamiste ». Il a également ajouté :
« C’est la rue où il y avait Charlie Hebdo
, c’est le mode opératoire des terroristes islamistes, bien évidemment, cela fait peu de doute, c’est une nouvelle attaque sanglante contre notre pays. »
Les deux blessés font partie de l’agence Premières Lignes, dont l’immeuble se situe au 10, rue Nicolas-Appert, là où se trouvaient les anciens locaux de
Charlie Hebdo. Ils avaient déjà été les témoins impuissants de l’attaque de janvier 2015. Selon nos informations, la première victime, une femme, s’occupe de l’accueil, tandis que la seconde victime est un assistant de production au sein de cette structure, qui fournit des prestations à une multitude de sociétés de production.
Le Monde
Les faits se seraient déroulés à proximité immédiate de la fresque de street-art réalisée en hommage aux victimes du 7 janvier 2015.
« C’est là qu’on fume nos clopes », explique un journaliste, qui venait d’achever la sienne et était remonté dans les étages quand il a entendu des cris dans la rue.
« Cela s’est passé vers 11 h 45, un homme est arrivé et a attaqué avec un hachoir deux salariés qui fumaient devant l’immeuble », a déclaré à l’AFP Paul Moreira, fondateur et codirigeant de Premières Lignes.
« L’homme et la femme ont été tous les deux très gravement blessés », a-t-il ajouté.
« Une partie de nos équipes, présente dans les locaux de Bocode, ont été évacuées par la police après les faits », raconte Jacques Aragones, dirigeant de TV Presse Productions (« Enquête exclusive », « Envoyé spécial », etc.)
. « Ils ont été rassemblés dans le théâtre voisin Comédie Bastille, où les témoins ont été interrogés par la police. Puis, ceux qui le souhaitaient ont rejoint la mairie du 11e arrondissement, où a été montée une cellule psychologique, tandis que les autres sont revenus dans nos locaux, situés à quelques mètres de là. »
Une photo diffusée sur les réseaux sociaux montre un hachoir ensanglanté. Une source proche de l’enquête a confirmé à l’AFP qu’il s’agissait bien de l’arme utilisée lors de l’attaque. Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, a fait savoir dans un communiqué publié vendredi soir qu’une enquête avait été ouverte du chef de violation du secret de l’enquête
« à la suite de la diffusion de différentes photographies en lien » avec les investigations.
7 personnes en garde à vue, dont l’agresseur présumé
Cette attaque survient alors que la rédaction de
Charlie Hebdo fait l’objet de nouvelles menaces depuis que l’hebdomadaire a republié des caricatures de Mahomet le 2 septembre, à l’occasion de l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015, qui doit se tenir jusqu’au 10 novembre. Près d’une centaine de médias, dont
Le Monde, ont publié en réaction mercredi une lettre ouverte
appelant les Français à se mobiliser en faveur de la liberté d’expression.
Le premier ministre, Jean Castex, qui s’est rendu sur les lieux avec le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a rappelé l’
« attachement indéfectible » du gouvernement
« à la liberté de la presse » et
« sa volonté résolue par tous les moyens de lutter contre le terrorisme », précisant à propos des deux victimes que
« leurs vies ne sont pas en danger, dieu merci ».
Un
« auteur principal » a été interpellé par la police près de la place de la Bastille, a déclaré le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard. L’homme est né au Pakistan en 2002. Le ministre de l’intérieur a précisé, à l’antenne de France 2, que le suspect était arrivé en France il y a trois ans et bénéficiait, jusqu’à août dernier, du statut de mineur isolé. Le conseil départemental de l’Oise, qui avait pris en charge le jeune Pakistanais par l’aide sociale à l’enfance, a déclaré dans un communiqué qu’il ne présentait
« aucun signe de radicalisation ». Une deuxième personne, un Algérien né en 1987, a été placée en garde à vue et des
« vérifications » sont en cours sur ses
« relations » avec le premier homme interpellé.
Cinq personnes supplémentaires ont été placées en garde à vue, vendredi, dans le cadre de l’enquête antiterroriste. Il s’agit de cinq hommes, âgés de 24 à 37 ans, interpellés à Pantin (Seine-Saint-Denis) au cours d’une perquisition à l’un des domiciles supposés du principal suspect de l’attaque.
La rue Nicolas-Appert a été bloquée au cours de l’après-midi. La préfecture invitait à
« éviter le secteur » et six stations de métro ont été fermées au public par mesure de sécurité. Peu après 17 h 30, seul
« un périmètre de sécurité réduit » restait en place près du lieu de l’attaque
« pour les besoins de l’enquête »,
a tweeté le ministère de l’intérieur. Et seule la station de métro Richard-Lenoir demeurait fermée par la RATP.
Les crèches, les établissements scolaires de l’école au lycée et les établissements pour personnes âgées des 11e, 3e et 4e arrondissements ont été confinés, jusqu’à ce que la mairie de Paris annonce, vers 15 heures, un retour à la normale.
« Se battre contre le fascisme sous toutes ses formes »
Depuis la vague d’attentats djihadistes sans précédent amorcée en 2015 en France et qui a fait 258 morts, plusieurs ont été perpétrés à l’arme blanche, dont les attaques de la Préfecture de police de Paris en octobre 2019 ou celle de Romans-sur-Isère en avril dernier.
Vendredi, l’équipe de
Charlie Hebdo a apporté
dans un tweet « son soutien et sa solidarité à ses anciens voisins et confrères de Premières Lignes et aux personnes touchées par cette odieuse attaque ». Dans un édito « spécial web » publié en fin de journée, la rédaction appelle à
« continuer à se battre pour nos idées et nos valeurs » contre
« le fascisme sous toutes ses formes » :
« Cet épisode tragique démontre une fois de plus que le fanatisme, l’intolérance, dont l’enquête nous révélera les origines, sont toujours aussi présents dans la société française. Loin de nous terroriser, de tels événements doivent nous rendre encore plus combatifs dans la défense de nos valeurs. Il n’est pas question de céder quoi que ce soit à la logique mortifère et criminelle des idéologies qui motivent ces actes, et dont les penseurs, les concepteurs ne sont rien d’autre que des fascistes. »
« On est choqués, très choqués. J’étais là le 7 janvier [2015].
C’était au même endroit. J’ai eu l’impression de revivre la scène. Je n’ai pas de mots », a confié à l’AFP un journaliste de Premières Lignes.
« A travers ce lieu hautement symbolique, c’est une fois encore la liberté d’expression qui est visée »,
a tweeté la maire de Paris, Anne Hidalgo, condamnant
« avec la plus grande fermeté l’ignoble attaque terroriste ». De l’étranger, le président du Conseil européen, Charles Michel, et le premier ministre italien, Giuseppe Conte, ont exprimé sur Twitter leur
« solidarité avec le peuple français ».
Google translated
Two injured in stabbing attack near former "Charlie Hebdo" premises in Paris, main suspect arrested
The National Anti-Terrorism Prosecutor's Office was seized, and an investigation was opened for "attempted assassination in connection with a terrorist enterprise" and "criminal terrorist association".
Le Monde with AFP and Reuters Posted today at 12:45 p.m., updated at 9:12 p.m.
Reading Time 5 min.
Boulevard Richard-Lenoir, in Paris, September 25.
Boulevard Richard-Lenoir, in Paris, September 25. BENJAMIN GIRETTE FOR "THE WORLD"
A stabbing attack left two injured on Friday September 25 in Paris, near the former Charlie Hebdo premises in the 11th arrondissement, and the main suspect was arrested by police. The National Anti-Terrorism Prosecutor's Office has been seized of an investigation for "attempted assassination in connection with a terrorist enterprise", entrusted to the criminal brigade and to the General Directorate of Internal Security.
Guest on the 8 pm newspaper on France 2, the Minister of the Interior, Gerald Darmanin, considered that it was "clearly [an] act of Islamist terrorism". He also added: “This is the street where there was Charlie Hebdo, this is the modus operandi of the Islamist terrorists, of course, there is little doubt, this is another bloody attack on our country. "
The two injured are members of the Premiers Lines agency, whose building is located at 10, rue Nicolas-Appert, where the former Charlie Hebdo premises were located. They had already been helpless witnesses to the January 2015 attack. According to our information, the first victim, a woman, takes care of the reception, while the second victim is a production assistant within this structure. which provides services to a multitude of production companies.
The world
The facts would have taken place in the immediate vicinity of the street-art fresco produced in tribute to the victims of January 7, 2015. "This is where we smoke our cigarettes", explains a journalist, who had just completed his and had gone upstairs when he heard screams in the street. "It happened at around 11:45 am, a man came in and attacked two smoking employees in front of the building with a chopper," Paul Moreira, founder and co-director of Frontlines, told AFP. "The man and woman were both very seriously injured," he added.
"Some of our teams, present in the Bocode premises, were evacuated by the police after the fact", says Jacques Aragones, director of TV Presse Productions ("Exclusive investigation", "Special envoy", etc.). “They were assembled in the neighboring theater Comédie Bastille, where the witnesses were questioned by the police. Then, those who wanted to joined the town hall of the 11th arrondissement, where a psychological cell was set up, while the others returned to our premises, located a few meters away. "
A photo posted on social media shows a bloody chopper. A source close to the investigation confirmed to AFP that this was indeed the weapon used in the attack. The public prosecutor of Paris, Rémy Heitz, said in a statement released Friday evening that an investigation had been opened on the count of violation of the secrecy of the investigation "following the dissemination of various related photographs" with the investigations.
7 people in police custody, including the alleged perpetrator
This attack comes as the editorial staff of Charlie Hebdo has come under new threats since the weekly republished cartoons of Muhammad on September 2, on the occasion of the opening of the trial of the January 2015 attacks, which is due to be held until November 10. Almost 100 media outlets, including Le Monde, published an open letter on Wednesday calling on the French to mobilize in favor of freedom of expression.
The Prime Minister, Jean Castex, who visited the scene with the Minister of the Interior, Gerald Darmanin, recalled the “unwavering attachment” of the government “to freedom of the press” and “its resolve all the means to fight against terrorism ”, specifying about the two victims that“ their lives are not in danger, thank God ”.
A "principal perpetrator" was arrested by the police near the Place de la Bastille, declared the national anti-terrorism prosecutor, Jean-François Ricard. The man was born in Pakistan in 2002. The Minister of the Interior specified, on the air of France 2, that the suspect had arrived in France three years ago and enjoyed, until last August, the status of isolated miner. The Oise County Council, which had taken the young Pakistani into care with child welfare, said in a statement that he showed "no sign of radicalization." A second person, an Algerian born